Google

mardi 15 novembre 2011

De la lecture ! Ligne Paris-Granville

Bonjour à tous,

Je sais, j’ai manqué à beaucoup d’entre vous !... Mais ce n’est pas parce que je n’ai rien mis en ligne pendant quelques semaines que je suis restée les bras croisés. J’ai suivi de près les incidents et réclamations qui ont eu lieu et je les ai communiqués à chaque fois au plus vite à la direction de la SNCF. Mais, effectivement, mea culpa, je ne vous ai pas tenus informés des discussions que je pouvais avoir avec mes interlocuteurs (j’en tenais toutefois informés Cyril et Pascale, les membres du bureau, ainsi que ceux et celles avec qui je voyageais). Voici, pour ceux auxquels ma prose manquait, le compte-rendu de la réunion à laquelle j’ai participé ce matin.

 

COMPTE-RENDU

REUNION DU 15 NOVEMBRE 2001 A ARGENTAN

LIGNE PARIS-ARGENTAN-GRANVILLE

 

Etaient présents :

-          M. Michel Knipper, directeur délégué des lignes normandes,

-          Mme Sylvie Putcrabey, directrice de la ligne Paris-Granville (et de la ligne Caen-Le Mans-Tours),

-          M. Noël Bertola, directeur production de la ligne Paris-Granville (remplace M. Thierry Chapelle, qui a été nommé à Lyon),

-          Mme Aude Rechat, directrice marketing de la ligne,

-          M. Le Bossey et Mme Marchal de l’association Avenir, de Verneuil-sur-Avre,

-          M. Gérard Boulanger, UFC Que Choisir Orne,

-          M. Daniel Postaire, Adeco CGT

-          Jean-Yves Colas, ligne Caen-Rennes

-          M. Joël Peyris, ADCPR

-          Et moi….

Cette réunion vise à faire le point sur l’actualité de la ligne Paris-Argentan-Granville. M. Knipper revient sur les différents statuts des lignes (Intercités-TET, TER conventionnés par les conseils régionaux, TGV…). Les lignes qui étaient jusqu’à l’an dernier appelées Intercités, Teoz, Lunea, etc… sont désormais toutes des lignes Intercités, avec le statut de TET (train pour l’équilibre du territoire, relevant de la DGITM au ministère des transports). Ces lignes perdent de l’argent, beaucoup : leur exploitation revient à 1 million d’euros par an, pour un chiffre d’affaires de 800.000 euros. D’où une perte de 200 millions d’euros rien que pour ces lignes. Les autorités organisatrices (Etat, régions) ont dû tout mettre à plat et revoir leurs politiques respectives : qui prend en charge quoi ?

Pour la ligne Paris-Granville, un accord avait été signé en 2009 entre le Conseil régional de Basse-Normandie et la SNCF pour se « répartir » les pertes qui s’élèvent à environ 10 millions d’euros par an. La SNCF acceptait d’assumer cette perte jusqu’en 2030 (soit environ 200 millions d’euros cumulés) ; en contrepartie, la région achetait de nouveaux trains (15 Régiolis livrables à partir de 2013 pour un coût de 160 millions d’euros) et aménageait un atelier de réparation-maintenance pour ces nouveaux trains à Granville (coût : 20 millions d’euros). M. Knipper souligne que cet accord est exceptionnel au niveau national et marque un effort particulier des deux parties.

MAIS : depuis début 2011, l’Etat a repris la main, et notre ligne est directement sous sa responsabilité (dans le cadre des lignes TET : trains pour l’équilibre du territoire). Il a reconduit l’accord du maintien de la ligne au moins jusqu’en 2030, mais pour lui, l’investissement de 180 millions d’euros pour l’achat des nouveaux trains et l’aménagement de l’atelier reste du ressort de la région. Or, il faut savoir que l’accord des lignes TET court sur trois ans, renouvelable une fois pour 18 mois, soit au maximum pour 4 ans et demi. A l’issue de ce délai, soit la région reprend la main, soit il y a appel d’offres (privatisation). Légitimement, la région s’inquiète de savoir ce que va devenir son investissement de 180 millions d’euros d’ici-là. Les discussions entre Etat et région sont toujours en cours. Il « ne devraient pas » remettre en question la livraison des Régiolis prévue courant 2013… (Mais M. Knipper souligne bien que , dans ce domaine, tout reste possible.)

REGULARITE DES TRAINS

A fin octobre, les statistiques de régularité des trains sur la ligne sont, selon Mme Putcrabey, bonnes, voire très bonnes (plus de 90 % de trains à l’heure, soit avec moins de 10mn de retard). Par rapport à la même période en 2009 et 2010, une amélioration de plus de 4 % est signalée.

Je fais tout de même remarquer que de très gros retards se sont répétés ces derniers temps. Mme Putcrabey en convient, mais elle souligne que ces très gros retards sont pour la plupart dûs à des incidents non imputables et non prévisibles par la SNCF : accidents de personnes, actes de malveillance, présence d’animaux sur les voies (pour plus de 40 % des retards).

COMPOSITION DES TRAINS

La composition des trains est conforme à hauteur de 99 % aux engagements de la SNCF.

Je souligne les problèmes dernièrement vécus lors des retours de week-ends prolongés ou des congés. M. Knipper et Mme Putcrabey soulignent que, en l’absence de système de réservation obligatoire, il leur est impossible de prévoir avec certitude le nombre de passagers que chaque train contiendra. Ils essaient de tenir compte de tous les éléments à leur disposition (réservations - sachant que celles-ci sont souvent mal ou non respectées, prévisions de trafic routier, prévisions météo, etc) mais ne peuvent échapper à des « ratés » sur certains trains… Ils nous confirment toutefois qu’il n’y a pas à ce jour de plan officiel pour mettre en place des réservations obligatoires sur notre ligne.

PROBLEMES DE PATINAGE, D’ENRAYAGE DES TRAINS

Depuis deux à trois semaines, comme chaque année, nous sommes de nouveau confrontés au problème des feuilles mortes qui tombent et se décomposent sur les voies, provoquant soit un patinage du train qui n’arrive pas à avancer sur certaines zones, soit un enrayage des roues qui fait glisser le train et empêche le freinage. Tout ceci occasionnant des dommages sur les roues (qui deviennent « carrées »), obligeant un transfert des trains vers Chatillon ou Rennes pour réparation. Des mesures ont été prises par la SNCF et le RFF pour remédier à ce problème :

-          Elagage des talus mitoyens sur 2010-2011 ;

-          Passage de brosses et de jets kärcher sur les voies quotidiennement (une intensification de ces passages a eu lieu cette année) ;

-          Mise en place de dispositifs anti-patinage (ABS, projection de sable) sur les trains,

-          Modification de la conduite des trains (ralentissements sur certains secteurs connus comme difficiles) ;

-          Enfin, la maintenance « régulière » des trains a été anticipée pour ne pas se cumuler aux éventuelles réparations de dommages dûs aux feuilles mortes dans les ateliers.

Mme Putcrabey nous informe que, ce problème étant national (et même international), RFF travaille avec l’Office national des forêts et un institut de recherche pour y trouver des solutions. Enfin, tous les riverains ont été sensibilisés à ce problème.

Concernant les TER qui ont été supprimés ces derniers temps (et encore pour un certain temps) entre Dreux et Granville, Mme Putcrabey nous confirme que les trains (des 4750) qui assurent ces « navettes » n’étant pas équipés de système anti-enrayage (ce sont des trains assez anciens), pour éviter le risque de voir ces trains « plantés » en ligne, le CRBN et l’équipe TER ont préféré mettre en place un service de substitution par cars.

Lorsqu’on souligne que ces problèmes de patinage et de roues carrées ne se produisaient pas autrefois, Mme Putcrabey rappelle qu’à cette époque, les trains de frêt ainsi que les locomotives et trains plus lourds qui circulaient assuraient l’élimination des feuilles mortes.

NOUVEAUX HORAIRES / CADENCEMENT

M. Knipper et Mme Putcrabey ont bien reçu et prennent en compte les demandes des usagers, notamment celles des usagers qui ont manifesté mardi dernier à Vaugirard leur mécontentement sur les grilles d’horaires qui seront appliquées à partir de décembre. Toutefois, ils soulignent que le cadencement pour 2012 est arrêté et que les horaires qui nous ont été communiqués seront appliqués. Ils restent sensibles à nos doléances et sont prêts, dans la mesure du possible, à retravailler sur les bases de nos suggestions pour de nouveaux horaires en 2013. Leur objectif : satisfaire le plus grand nombre de personnes possible, sachant que, quels que soient les changements, il y aura toujours d’un côté des usagers satisfaits et de l’autre des mécontents. ILS SOULIGNENT BIEN QUE, POUR QUE NOS DEMANDES SOIENT PRISES EN COMPTE, IL EST NECESSAIRE QUE NOUS NOUS CONSULTIONS RAPIDEMENT ENTRE NOUS ET QUE NOUS LEUR FASSIONS REMONTER AVEC PRECISION ET DANS UN SOUCI DE SATISFACTION DU PLUS GRAND NOMBRE LES DESIRS ET BESOINS DE MODIFICATIONS SUR LA GRILLE EN 2013. Il leur faut ces informations avant la fin de l’année afin qu’ils puissent renégocier avec tous les autres intervenants : régions, ministère, RFF, STIFF, etc. Ils soulignent que le principe qui a prévalu et prévaut toujours, c’est : pas d’arrêt supplémentaire (ni en banlieue, ni au-delà de Folligny…). Tout au plus peut-on envisager le report d’un arrêt sur une autre gare pour pouvoir assurer une correspondance (problème en gare de Folligny, par exemple). Evidemment, ces discussions impliquant d’autres intervenants, ils soulignent que cet engagement d’étudier nos demandes n’est absolument pas une promesse de les voir aboutir…

Enfin, à la question de M. Le Bossey, M. Knipper et Mme Putcrabey confirment que la « navette » sera de nouveau remplacée par un service de cars durant l’été 2012, du fait de la baisse importante de fréquentation de ces trains pendant la période estivale. Le service de cars, lui, est financé par les régions…

ENQUETE DE SATISFACTION DES USAGERS

Une enquête sur la satisfaction des usagers quant au service de la SNCF sur la ligne Paris-Granville a été menée du 9 au 16 mai en gare de Vaugirard, auprès de 293 voyageurs. En gros, la satisfaction est plutôt moyenne (entre 13 et 15/20 selon les questions posées), et se situe dans la moyenne des autres gares : confort de l’attente à Vaugirard, accès à la gare (plutôt bien payé : à 13,6/20 quand on voit le fonctionnement des tapis roulants…), services commerciaux… Le seul point tout juste à la moyenne, c’est l’accès au terminal Vaugirard en voiture, plutôt compliqué (10/20).

QUESTIONS DIVERSES : ACCES AUX PERSONNE A MOBILITE REDUITE

J’avais, au printemps et à la demande de certains d’entre vous, fait un courrier aux élus des municipalités desservies par la ligne pour leur demander d’accélérer le mouvement de mise en conformité des gares avec les directives européennes qui, théoriquement, font obligation aux collectivités de faciliter l’accès aux trains des personnes à mobilité réduite d’ici à 2015. Je n’ai eu que très très peu de réponses, dont une qui me disait qu’une municipalité faisait le nécessaire pour implanter un ascenseur, et une autre qui me répondait que ces travaux étaient du ressort du RFF…

Mme Putcrabey me confirme que les deux réponses sont valables : tout dépend de l’aménagement envisagé… Concernant le cas particulier de la gare de Verneuil-sur-Avre (actuellement avec une passerelle inaccessible aux personnes handicapées et un passage « planchéïé »), dans la mesure où un certain nombre de personnes tout à fait valides se permettent d’emprunter le passage planchéïé plutôt que la passerelle, les instances chargées des normes de sécurité ont demandé de supprimer le passage planchéïé. Pour l’instant, il est encore là, en attendant de trouver une solution de remplacement pour les personnes vraiment handicapées (ascenseur, prise en charge par d’autres moyens…).

Enfin, un point est fait brièvement sur les problèmes de la ligne CAEN-LE MANS-TOURS, dont s’occupe également Mme Putcrabey et qui connaît son lot de problèmes : depuis hier, une vague d’importants travaux est lancée (entre Argentan et Caen pour l’instant) avec fermeture de la voie (remise en état des voies, changement de signalétique). D’autre part, cette ligne étant desservie par des matériels très divers, tous les conducteurs ne sont pas tous formés et habilités à conduire toutes ces machines, ce qui pose des problèmes de coordination du trafic. A partir de décembre, 90 % des trains sur cette ligne seront des 72500…

·         *   *   *

Voilà pour cette réunion. La prochaine rencontre est prévue pour le printemps prochain, en espérant que l’hiver qui s’annonce se sera bien passé et que les discussions lancées auront (bien) abouti.

Juste une information supplémentaire, pour ceux qui auront eu le courage de lire l’intégralité de ce texte et donc d’arriver à ce point : depuis la semaine dernière, je travaille à mon domicile. Si cette situation perdure (ce que j’espère bien…), je ne prendrai plus le train ou tout au moins rarement. Je ne me sens donc pas le droit de continuer à assurer la présidence de l’association dans ces conditions. Nous convoquerons une assemblée générale début 2012 pour élire un nouveau bureau. D’ici-là, parlez-en entre vous et n’hésitez pas à faire connaître vos candidatures…  Je ne doute pas qu’elles seront nombreuses, sachant à quel point certains d’entre vous ont des revendications à faire valoir… Je tiens simplement à souligner que, pour faire vraiment avancer les choses, il ne suffit pas de crier très fort dans les trains. Il faut savoir se mettre autour d’une table pour discuter objectivement, sereinement, et dans l’intérêt de tous. A ce jour, nous sommes considérés comme une force de discussion, de proposition par les instances organisatrices de la ligne. Nous avons la chance d’avoir des interlocuteurs attentifs, réceptifs à nos réclamations. Il faut veiller à ce que cela perdure et ne pas gâcher cette chance que beaucoup d’autres associations d’usagers sur d’autres lignes n’ont pas ou beaucoup moins que nous...

Anne, la présidente

Aucun commentaire: