Réponse politique BN
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" Monsieur François MINARET
Saint-Lô, le 10 mars 2010
Monsieur le Président,
C'est avec la plus grande attention que j'ai pris connaissance du questionnement que vous m'avez adressé au nom des membres votre association.
Il fait bon vivre en Basse-Normandie et la proximité avec la région parisienne peut permettre, en principe, de résider dans l'un de nos départements tout en travaillant – au moins partiellement – à Paris. En outre, la ligne Paris/Granville est essentielle pour le désenclavement du sud Manche et de l'Orne. Enfin, elle est un impératif pour notre région touristique, en particulier avec le Mont Saint-Michel proche de son extrémité.
Cependant, le service actuellement proposé rend incertaine la satisfaction de ces missions. Un court moment passé sur votre blog permet, s'il en était besoin, de mesurer la situation ainsi que votre exaspération face aux retards quasi quotidiens. Or, le ferroviaire est en partie une compétence régionale ; surtout, une ligne de train est un élément majeur d'aménagement du territoire. A juste titre, « le Paris/Granville » est donc au cœur du débat des élections régionales.
C'est avec soulagement que j'ai accueilli l'accord du 9 décembre dernier. Sollicitée par l'association Normandie Grande Vitesse (coprésidée par le député Jean-Yves COUSIN), la SNCF s'est engagée aux côtés de la Région. Ce sont là des premiers pas : un plan d'action à court terme, la poursuite de l'exploitation garantie jusqu'en 2030 et le renforcement des installations de maintenance à Granville. Enfin, la négociation a conduit à la commande de 15 rames bi-mode, livrables à partir de l'été 2013.
Je me réjouis de ces avancées mais ne peux m'empêcher de penser au temps perdu. En effet, l'attention accordée à la problématique du Paris/Granville depuis un an met davantage en lumière l'inaction du Conseil Régional sur ce dossier entre 2004 et 2009. Quelques vérités doivent être rappelées. La situation ne serait pas tant critique aujourd'hui si Philippe DURON, tout juste élu président de Région en 2004, n'avait pas abandonné la précommande de matériel roulant, constituée par son prédécesseur René GARREC : il a donc fallu attendre 2009 pour que ce matériel soit finalement commandé, soit cinq années gâchées mais aussi 30 millions d'euros supplémentaires sur la facture. La situation ne serait pas tant critique si Philippe DURON avait poursuivi les études – lancées avant mars 2004 – au sujet de la liaison de la ligne Paris/Granville avec le Mont Saint-Michel.
Mes colistiers et moi-même nourrissons l'ambition d'un aménagement équilibré de la Basse-Normandie : celui-ci suppose notamment un bon maillage de transport, donc un engagement sincère et fort dans cette politique. Or, de l'investissement ferroviaire « exceptionnel » de la majorité de Laurent BEAUVAIS, je ne vois pas grande trace. Le budget ferroviaire a certes augmenté (c'est la moindre des choses lorsque l'on prétend vouloir concentrer les crédits du transport sur le train), mais de moins de 20 millions d'euros entre 2004 et 2009 alors que la ligne des opérations routières a diminué de 40 millions. Le compte n'y est pas !
Dans ces conditions, notre objectif pour la ligne Paris/Granville est clair : il faut investir utilement. La peinture fraîche dans les gares, c'est bien ; des trains à l'heure, c'est mieux. Cela n'exclut pas, bien sûr, la plus grande vigilance quant au respect, par la SNCF, des engagements de qualité. Une bonne communication en gare et dans les trains – lors des retards – ne coûte rien de plus mais relève du respect dû à l'usager.
Plus directement, nous travaillerons donc à l'amélioration de l'infrastructure même de la ligne. Contrairement aux discours de la majorité sortante, le Conseil Régional est fondé à le faire, et même doublement. Il faut d'abord rappeler que la ligne Paris/Granville accueille plusieurs trajets TER qui relèvent de la compétence de la Région. De plus, la loi de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l'environnement est venue formaliser des pratiques admises depuis toujours : « Les Régions pourront contribuer à cet effort [de l'Etat et de ses établissements publics] pour l'entretien et la régénération du réseau ferroviaire. Cet effort financier sera notamment destiné à des dépenses d'investissement et de fonctionnement sur les lignes qui jouent un rôle réel de désenclavement » (art. 11).
Les chantiers de l'électrification et de la liaison avec le Mont Saint-Michel sont deux projets lourds, non dénués de lien entre eux. Ce sont des chantiers de longue haleine et il est de notre devoir de remarquer que leur achèvement n'est, malheureusement, pas pour demain. C'est donc une exigence de les défendre au plus tôt auprès de la SNCF et de RFF.
Espérant avoir répondu à votre attente, je vous prie de croire, Monsieur le Président, en l'assurance de mes sentiments les meilleurs.
Jean-François LE GRAND
Tête de liste de la majorité présidentielle aux élections régionales 2010 de Basse-Normandie
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