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mercredi 3 mars 2010

première réponse de Basse Normandie

Bonjour,
Suite à une demande aux principaux parties de Basse et Haute Normandie, nous venons de recevoir la première réponse en Basse Normandie après les 2 de Haute-Normandie.
On reste dans l'attente d'autres réponses qui seront publiées au fur et à mesure de leur réception.
Cordialement
Usagers
Comité des usagers de la ligne SNCF Paris/Argentan/Granville

"Point de vue de L Beauvais sur la ligne Paris-Granville

 

Argentanais et usager avec ma famille de cette ligne depuis longtemps, je suis extrêmement sensible à ce sujet. Depuis que je suis président de Région, c'est probablement un de ceux auxquels j'ai consacré le plus d'attention et d'effort. Je suis profondément convaincu que cette ligne est vitale pour l'Orne et le sud de la Manche.

 

Le problème de la ligne Paris-Granville ne date malheureusement pas d'hier. On a peine à l'imaginer aujourd'hui face à sa fréquentation, mais cette ligne a failli être fermée dans le passé. Il faut reconnaître aux majorités régionales qui nous ont précédé le mérite d'avoir contribuer à ce sauvetage. Mais nous payons aujourd'hui les conséquences de choix faits à cette époque comme la suppression de la deuxième voie entre Argentan et Granville et l'achat de rames (les 72500) qui nous ont valu de grandes difficultés et nous forcent à anticiper leur remplacement. En matière ferroviaire, sur cette ligne comme dans toute la région, nous payons cher le sous investissement de la majorité qui nous a précédés pendant 18 ans et qui a objectivement donné la priorité à la route. Nous avons doublé les investissements mais, il s'agit d'un domaine où les effets ne se ressentent qu'à long terme.

 

Le grand paradoxe de cette ligne est qu'il s'agit d'une ligne nationale relevant exclusivement de la SNCF donc de l'Etat et que la Région est amenée, contrainte et forcée, à y intervenir massivement pour préserver son territoire …Il faut méditer cette logique de subvention inversée du régional au national alors que l'égalité des territoires devant le service public devrait entraîner le contraire…On peut aussi méditer sur l'attitude des parlementaires de la majorité gouvernementale qui mène cette politique. Dans l'opposition régionale, ils critiquent nos dépenses alors que nous passons notre temps à compenser les désengagements de l'Etat…

 

Depuis 2004, face à ce scandale subi, la majorité actuelle a été pragmatique. Elle a agi sur tous les leviers dont elle dispose pour améliorer la situation.

 

Sur le matériel. Elle a investi dans la fiabilisation des 15 X 72500 en 2005-2007 pour près d'un demi million d'euros. Elle a apporté près de 8,5M€ à l'acquisition de deux nouvelles rames fin 2007. Au sortir de la crise du 1er trimestre 2009, elle a accepté de financer la location aux Pays de la Loire d'une rame supplémentaire pour un coût de 1M€ par an. Pourtant, ces rames sont encore la source de près du tiers des incidents. Nous avons donc décidé de les changer au plus vite et ne pas attendre 30 ans comme la SNCF le voulait ! Pour cela, la Région doit financer quasiment la totalité de l'achat des rames soit 148M€. Ces 15 rames, nouvelle génération, dites Régiolis offriront un confort optimisé pour le voyageur, avec notamment plus d'1/3 de places supplémentaires. Les  livraisons commenceront dès juillet 2013. Pour entretenir ces rames, c'est aussi la Région qui doit investir 22M€ dans un nouveau centre de maintenance qui se situera à Granville.

 

Sur les infrastructures (rails, passages à niveau…). C'est une source importante de difficultés. La question a trop longtemps été laissée en plan. Or, c'est un domaine où l'action ne peut se faire qu'à long terme. Les études elles-mêmes prennent plusieurs années. Nous avons négocié avec l'Etat pour inscrire cette question dans le contrat de projet 2007-2013 où nous avons fait figurer une première tranche de 9M€ d'euros pour les études et les premiers travaux. Les études ont été lancées en 2008. Elles portent sur les suppressions de passages à niveau ; le rétablissement de doubles voies et plusieurs autres aspects dont, principalement l'électrification. Chacune de ces actions doit contribuer à améliorer la fiabilité, la régularité, le confort et les temps de parcours de cette ligne. Le coût de l'ensemble des ces travaux est évalué à 625M€. Ils ne se termineront pas avant 2017. D'ici 2015, la Région a prévu un financement de 50 à 100M€ selon le degré d'avancement des travaux d'infrastructure.

 

Sur l'action d'amélioration à court terme. La Région ne peut avoir d'action directe à court terme si ce n'est une action de pression sur la SNCF ou le Gouvernement au nom des usagers. Je ne reviendrai pas sur les multiples épisodes dans ce domaine. La presse a généralement retenu ma décision de suspendre les paiements à la SNCF face à l'accumulation scandaleuse des dysfonctionnements de la ligne fin 2008- début 2009. Nous avions obtenu des dédommagements pour les usagers, des pénalités renforcées de la SNCF et d'autres dispositions…Plus récemment, j'ai obtenu de Guillaume Pepy que notre nouvel engagement manifesté par la décision de financement des nouveaux matériels soit assorti très rapidement de garanties de qualité et d'un plan « Réagir » d'amélioration pérenne de la situation à court terme. Celui-ci est en voie de mise en œuvre. Je sais que les responsables de la SNCF ont conscience de la nécessité d'améliorer vite les résultats de la ligne. S'en donnent-ils les moyens alors que la Région est totalement engagée dans l'avenir du Paris-Granville ?"

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