Poursuivre ou pas ?

J'ai appris avec déception l'opération de répression zélée menée la semaine dernière par un des contrôleurs de la ligne. Je vous conseille simplement de ne pas insister quand vous êtes confrontés à ce genre de problème, car il serait fort dommage que vous-mêmes, à titre personnel, ou notre association aient à pâtir de ce type d’opération-choc.

 

Quant à la poursuite de notre mouvement de grève, je vous avoue que je ne pense pas qu'il aboutisse maintenant, tout au moins en ce qui concerne l'obtention d'une indemnisation pour tous les retards que nous avons subis ces derniers mois. Comme je vous l'ai déjà dit, à chaque fois que j'ai eu l'occasion de discuter avec la direction de la SNCF, elle m'a opposé le même argument : le plan Réagir est en vigueur sur notre ligne depuis un an et a amené des améliorations sensibles. Même quand je leur dis et répète que, nous, au quotidien, nous continuons de subir des retards, parfois très importants, surtout depuis l'automne 2010, à chaque fois l'on me répond que ce n'est pas vrai, que les départs et arrivées de chaque train sont enregistrés par des balises GPS, dont les données remontent par informatique et sont publiées dans les gares. Lorsque je leur dis que nous, nous avons un ressenti très différent de ce qui est publié, on m'accuse de mettre en cause l'intégrité de la SNCF (l'accusation de diffamation n'est pas loin !).

 

Personnellement, je vois une opération, qui pourrait nous aider à faire reconnaître ses lacunes par la SNCF : ce serait de tenir, CHAQUE JOUR et SUR CHAQUE TRAIN, un pointage des horaires réels de départ et d'arrivée, avec les motifs des retards constatés. Il faudrait que ces statistiques soient tenus pour TOUS LES TRAINS, afin que nous puissions opposer nos chiffres à ceux de la SNCF (lors de mon dernier entretien téléphonique avec la directrice de la ligne, je l'ai même menacée de faire constater par huissier les retards de nos trains). Ces chiffres nous permettraient de constituer un dossier que nous pourrions produire, si la situation ne s'améliore pas rapidement, en portant plainte contre la SNCF au tribunal d'instance pour non respect de son obligation de résultat. Si une telle action vous semble envisageable, faites-le moi savoir : je vais prendre contact avec un organisme de défense des consommateurs et avec un conseiller juridique.

 

Evidemment, monter un tel dossier prendra du temps et demandera beaucoup d'implication et de rigueur (il ne s'agit pas de produire n'importe quels chiffres ou n'importe quelle information, il faudra des données exactes et incontestables à présenter face à la SNCF devant un tribunal...) DE LA PART DE TOUS, mais je crois que, face au refus d'écoute de la direction de la ligne sur notre ressenti et sur les dommages que nous subissons, une action de ce type a plus de chances de faire bouger les choses qu'un mouvement de grève qui s'essoufle, dont presque personne n'est informé et que nous sommes les seuls à suivre...

 

J'attends vos avis.

Anne, la présidente